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mohamedlouizi

Lycée Averroès, Mediapart et les soumis d’Amar Lasfar



L’entrisme des Frères musulmans au sein de plusieurs rédactions du «journalisme» militant en France et de nombreuses formations politiques, à droite et à gauche, récolte ses fruits en marge des scandales financiers et pédagogiques qui secouent le lycée Averroès et révèlent la vraie nature de son projet idéologique au service de l’islamisme. Avant même que Georges-François Leclerc, préfet du Nord, ne casse le contrat d’association qui lie l’Etat[1] à ce lycée depuis 2008, des pressions énormes ont été exercées ces dernières semaines sous diverses formes et ont été relayées par divers canaux médiatiques, plus ou moins amis avec les Frères musulmans comme Blast, La Croix, Le Parisien[2] et surtout Médiapart.
 
Bouffon du roi, groupie du Qatar et tiercé perdant
 
Les Frères musulmans ont d’abord joué la carte de Yassine Belattar, connu pour ses proximités avec Emmanuel Macron[3]. Ensuite, ils ont lancé une étrange pétition[4]-[5] bidonnée, curieusement publiée par le site Opinion International[6] dont le fondateur, Michel Taube, est réputé très proche[7] de Sihem Souid[8], ancienne fonctionnaire de la Police Nationale, désormais puissante lobbyiste au service du Qatar en France, en Belgique et au Parlement européen. Rappelons que le Qatar a financé le lycée Averroès[9] à travers la Qatar Charity[10].


Quelques jours plus tard, les Frères musulmans ont joué le tiercé perdant : Jean-René Lecerf, Pierre Mathiot et Roger Vicot. Le premier est un ex-sénateur UMP/LR et ex-président du Conseil du Département du Nord. Il soutient le lycée Averroès depuis 2011 et était le seul sénateur à avoir réclamé en 2014 de l’argent[11] pour ce lycée quand Najat Vallaud-Belkacem était encore ministre de l’Education nationale. Dans Qatar Papers, les auteurs lui ont consacré un paragraphe où ils s'interrogent sur le sens de ce soutien sénatorial. Était-ce par multiculturalisme assumé ou par un pur électoralisme qui ne disait pas son nom ? En juin 2023, la CRC (Chambre Régionale des Comptes) a publié son rapport[12] détaillé, factuel et accablant au sujet du lycée Averroès. J’y reviendrai.
 
Le deuxième de ce tiercé perdant est l’islamogauchiste Pierre Mathiot, patron de Sciences Po Lille et compagnon de route des  Frères musulmans depuis sa collaboration avec Najat Vallaud-Belkacem. A chaque fois que les Frères musulmans sont en difficulté, Pierre Mathiot vole à leur secours[13] comme en 2016, dans la continuité de ses participations passées à leurs rassemblements sulfureux à Lille. Ses titres, à la fois ministériel et aussi à la tête de la prestigieuse Sciences Po Lille, servent de caution de respectabilité et de fréquentabilité des islamistes. Les Frères musulmans savent s’en servir à dessein.


Le troisième est Roger Vicot. Il fut maire PS de la commune de Lomme (59160). Il est député NUPES de la 11ème ème circonscription du Nord et membre de la «Commission des affaires culturelles et de l'éducation». Le 27 septembre 2023, soit trois ans avant les élections municipales, il a déclaré vouloir détrôner Martine Aubry qui n’est plus dans les petits papiers des Frères musulmans depuis 2013. Roger Vicot se dit «laïcard» mais c’est  sur le terrain du vote musulman qu'il compte assouvir son ambition politique ciblant la Mairie de Lille. La recette est désormais connue et documentée. Il multiplie les techniques de séduction à l'égard des Français musulmans. Sur son compte Facebook, il publie des photos de femmes voilées. Il se dit «laïcard» mais confesse à la Voix du Nord qu’il est «invité régulièrement à la mosquée», en parlant de la mosquée En-Nour à Lomme. Un maire socialiste «laïcard» qui va régulièrement à la mosquée ? Pas étonnant. J'en ai vu des laïcards bouffeurs de curés et, en même temps, soumis aux imams.
 
D'ailleurs, le soutien de Roger Vicot au lycée Averroès pourrait trouver un début d'explication dans ces invitations régulières à cette mosquée de  Lomme, en particulier. J’en veux pour preuve le fait que l'un des prêcheurs de vendredi de cette mosquée n’est autre que le frère musulman algérien Makhlouf Mamèche[14], fidèle soldat d'Amar Lasfar, qui depuis le début des années 2000, est payé pour porter le projet du lycée Averroès et promouvoir son modèle islamiste à travers la FNEM (Fédération nationale de l'enseignement privé musulman) sur tout le territoire national. Aujourd’huiujourd’hui, il est directeur du collège Averroès et directeur-adjoint du lycée Averroès. A Lomme, de toute évidence, le monde est petit et la mosquée algérienne En-Nour est au cœur de quelques tractations, de quelques arrangements donnant-donnant…
 
Mais l’ambition politique du «socialiste et laïcard» Roger Vicot – c’est ainsi qu’il aime se définir lui-même – dépasse et de loin Lomme et sa mosquée algérienne qui collabore avec les Frères musulmans. Il se dit «laïcard» mais partage un repas et «une soirée interconfessionnelle» de rupture du jeûne de Ramadan à la mosquée al-Houda à Lille qui a défrayé la chronique en 2017, en marge de l'arrestation d'Ismaël Z. (jeune étudiant à Lille 1 après un bac S)– la presse n’a pas révélé le nom de famille de ce jeune étudiant à Lille 1 – qui avait préparé un attentat à Lille. Heureusement les forces de la Police Nationale l’avaient  arrêté avant le passage à l'acte...
 
 En résumé, ce troisième soutien du lycée Averroès prend la défense intéressée des Frères musulmans en signant l’étrange pétition à côté d'un certain Oussama Ben Laden (!) qui, bien que mort depuis mai 2011, vivrait en Israël, à en croire la pétition de Michel Taube. A La Voix du Nord il se justifie en disant que «la situation [le] révolte car elle est profondément injuste et porteuse de grand danger pour notre société. Une résiliation du contrat nourrirait le sentiment de rejet et d’exclusion de la communauté musulmane.»[15] Comme si les Frères musulmans étaient ladite «communauté musulmane», comme si celle-ci était les Frères musulmans. Cette victimisation sur fond d’inversion accusatoire est opérée par ses soins par un cynique calcul politicien. Son ambition lilloise passerait-elle avant la sécurité de la nation ?
 
Roger Vicot, Pierre Mathiot et Jean-René Lecerf, ont chacun des raisons personnelles de  soutenir le lycée Averroès. Au service des Frères musulmans, l'électoralisme rejoint ainsi le wokisme pour masquer de potentielles corruptions. Sur ce créneau, ils ont été rejoints par deux syndicats de gauche de l’enseignement privé[16], Solidaires 59/62-Sud de l’enseignement privé (SUNDEP) et CGT enseignement privé. Trois députés islamogauchistes du Nord de LFI[17] leur emboitent le pas. Il s’agit d’Adrien Quatennens, d’Ugo Bernalicis et de David Giraud.


Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie les Verts, qui dans un passé récent s’est affichée au Havre à côté du «rappeur» frériste Médine[18], a rejoint la ligne victimaire de ses comparses de la NUPES en déclarant qu’«il y a un deux poids, deux mesures. Être enfant musulman dans ce pays, ce n’est pas la même chose»[19]. Sans interroger les raisons qui poussent Jean-René Lecerf et Pierre Mathiot à prendre fait et cause  pour le lycée Averroès, elle les cite comme gage de sérieux. La blague  !!
 
Pétard mouillé de Monsieur P…
 
On constate que la riposte des dirigeants et soutiens de ce lycée frériste participe d’un feuilletonnage médiatique avant et après la décision préfectorale. Sous couvert d’explorer des soi-disant «erreurs» et «omissions» du document préfectoral de résiliation du contrat d’association qui liait l’Etat au lycée Averroès, des médias militants de gauche mènent une campagne de désinformation sur fond de victimisation. Ils font fi de tous les éléments factuels, du faisceau d’indices concordants à charge contre ce lycée et ses dirigeants et font passer la décision du préfet pour un acte «islamophobe». Le site Blast, par exemple, a titré le 1er 1er décembre 2023 : «le lycée Averroès victime de l’islamophobie d’État»[20], signé par un certain Thierry Gadault. Que d’approximations et de mensonges. Je crains fort que les commanditaires de ce papier ne soient pas satisfaits de la piètre qualité «journalistique» de cette marchandise. Seront-ils remboursés ?
 
Le dernier pétard mouillé a été dégainé, deux semaines plus tard, par un certain David Perrotin : un joker de l’islamo-gauchisme, constant dans la bétise. Déjà en 2016, il a déclaré au très controversé Bondy Blog qu’il «s’est orienté vers le journalisme par le biais du militantisme»[21]. Un militantisme engagé du côté de la version de la famille d’Adama Traoré[22]. Un militantisme engagé contre Dossier Tabou de M6 sur l’islam[23]. Un militantisme engagé du côté des salafiste quand des FEMEN ont fait interruption au «Salon musulman»[24] à Pontoise en 2015, au point de décrocher la médaille de «l’honnêteté» qui lui a été décernée par le frère musulman Nabil Ennasri, lobbyiste du Qatar[25].  Le 14 septembre 2015, ce dernier a écrit sur sa page Facebook : «En France, il y a des journalistes faussaires. Mais il y a aussi bcp de journalistes honnêtes. David Perrotin en est un. Bravo à eux»[26]

Le voici désormais à côté des Frères musulmans du lycée Averroès. Le 14 décembre 2023, ce présumé «journaliste» a signé pour le compte de Médiapart son enquête «Lycée musulman Averroès : comment la préfecture a tronqué son rapport». En accroche, on peut lire ceci : «Mediapart relève de très nombreuses erreurs et même plusieurs étranges omissions dans le document qui a servi à résilier le contrat entre l’établissement lillois et l’État.»[27] On s’attendait à des révélations fracassantes, à des informations solides et inconnues du public qui viendraient fragiliser ou semer le trouble autour de la décision du préfet, tellement l’accroche racoleuse était formulée pour capter l’intention. Résultat : un pétard mouillé reste un pétard mouillé.
 
Amar Lasfar, le protégé de Médiapart ?
 
En effet, Médiapart, qui fait son blé et construit sa relative notoriété, somme toute pâlissante depuis quelques années, sur la traque des corruptions actives et passives, réelles ou fantasmées, dit avoir vu la paille dans l’œil du préfet mais elle détourne le regard, pudiquement, pour ne pas voir la poutre dans l’œil d’Amar Lasfar. «L’enquête» de son Sherlock Holmes Perrotin explose tous les records de la malhonnêteté, de la désinformation et ne respecte aucune déontologie de base. Le rapport de la CRC énumère de nombreuses affaires dans l’affaire qui méritent que l’on s’y intéresse de très près, y compris sur le plan judiciaire. Médiapart analyse l’écume.
 
En effet, au nom du droit des citoyens à l’information cher à Edwy Plenel, Médiapart n’aurait-il pas dû enquêter sur les mélanges entre activités privées lucratives d’Amar Lasfar, patron de deux agences de voyage jusqu’en 2020, d’un côté, et ses responsabilités de président de l’association Averroès jusqu’en mars 2023, de l’autre ? Le rapport de la CRC consacre à cette curieuse pratique le paragraphe «1.2.3-Une frontière mal définie entre l’activité commerciale de l’ancien président et son mandat au profit de l’association».


Il y est dit : «le président de l’association jusqu’en mars 2023, M. Lasfar, a exercé une activité de gérant d’agence de voyage à Lille, à travers deux sociétés commerciales, jusqu’en novembre 2020. L’association Averroès, à compter de l’année 2011-2012, a eu recours régulièrement à leurs services, parmi d’autres prestataires, pour la réservation de billets liés aux voyages scolaires, pour un total de 73 000 €. Cette pratique était justifiée, selon les services du lycée, par la proximité relationnelle avec les salariés de l’agence de voyage gérée par M. Lasfar. Elle permettait de procéder rapidement à des réservations de billets. Elle a cessé à compter de 2020, année qui correspond à l’arrêt de l’activité commerciale de M. Lasfar.» Et le rapport de conclure : «La chambre estime cependant que, l’association bénéficiant de concours publics, il importe de veiller à l’avenir à une stricte séparation entre la vie de l’association et les activités commerciales menées en propre par son président ou tout autre membre.» Amar Lasfar s’est-il enrichi personnellement grâce, en partie, à cette pratique ? A-t-il tiré bénéfice personnel de sa position ? Questions légitimes qui n’intéressent visiblement pas David Perrotin. Amar Lasfar n’est ni Sarkozy, ni Cahuzac, ni Fillon. Il aurait le totem d’immunité aux yeux de Médiapart. Si ces trois personnes étaient des Frères musulmans, il n’ auraient  pas eu Médiapart à leurs trousses. Simple constat.
 
Fuite en avant de Jean-René Lecerf, Michel Soussan rattrapé… 
 
On aimerait que Médiapart enquête sur l’autre activité trouble de Michel Soussan, conseiller pédagogique de ce lycée, pour savoir si oui ou non il a profité de sa position d’inspecteur académique et de directeur des services de l'Éducation Nationale dans le Nord d'octobre 2004 à juin 2008, pour pousser l’Etat à signer le contrat d’association avec le lycée Averroès et pour , le 2 août 2009, un mois avant son départ à la retraite,  créer sa boîte «Michel Soussan Consulting»[28] et prendre le lycée Averroès comme client fidèle et généreux. Ce faisant, a-t-il manqué à la probité attendue de la part d'un fonctionnaire ? A-t-il manqué à la neutralité ? S’agirait-il d’une prise illégale d’intérêts ? S’agirait-il d’un renvoi d’ascenseur opéré par les Frères musulmans à destination de celui qui les a tant aidés pour bénéficier de l’argent du contribuable au service de leur projet d’islamisation de quelques dizaines de milliers d’élèves du lycée Averroès depuis 2008 ?


Bien que le rapport de la CRC consacre à ce curieux manège le paragraphe «2.5-Un conseiller pédagogique en situation de cumul d’activités au sein du département du Nord», mettant aussi en lumière ses mandats d’élus et ses fonctions au sein du cabinet de Jean-René Lecerf, l’ex-président du Département du Nord et soutien du lycée Averroès, le Patrick Jane de Médiapart, David Perrotin, botte en touche et détourne le regard, encore une fois. En effet, ce rapport s’interroge, entre autres, sur ce que savait Jean-René Lecerf des activités privées de l’un de ses principaux conseillers et membre de son cabinet en charge du dossier «Education et collèges», Michel Soussan, qui depuis 2013, au moins, reçoit une rémunération annuelle de 12.000€ de la part de l’association Averroès au titre de ses activités privées de conseiller pédagogique !
 
Le rapport de la CRC précise que «ce cumul de fonctions paraît problématique, dans la mesure où le président du conseil départemental, compétent en ce qui concerne les collèges, est susceptible de prendre des décisions concernant un établissement, auprès duquel son conseiller éducation possède des intérêts propres.» A la CRC, Jean-René Lecerf, en 2023 (!), «a indiqué ignorer l’activité privée de conseil exercée auprès de l’association Averroès par son conseiller, qui ne l’en avait pas informé.» Comment lui qui se targue d’avoir de bonnes relations avec les dirigeants du lycée Averroès et d’avoir assisté à plusieurs cérémonies de remise des diplômes au sein de cet établissement frériste,  pouvait-il ignorer, à ce point, le rôle intéressé de Michel Soussan, son proche conseiller, auprès des Frères musulmans ? Ne l’a-t-il jamais croisé au détour d’une cérémonie frériste autour d’un thé à la menthe et des gâteaux cornes de gazelle ? Jean-René Lecerf n’a-t-il pas lu la Voix du Nord qui en parle depuis 2014 ?


En effet, dès le 29 mai 2014, la Voix du Nord a révélé le rôle précis de Michel Soussan au sein de cet établissement frériste, en précisant son rôle d’élu. Jean-René Lecerf n’a-t-il il pas lu la Voix du Nord – pourtant très présente – qui titrait «Averroès : coup de pouce politique pour plus de moyens» ? Par «coup de pouce politique», il fallait lire plutôt soutien du sénateur Jean-René Lecerf au lycée Averroès. L’article précise aussi que ce dernier «compte dans son groupe d’opposition municipale Michel Soussan, ancien inspecteur d’académie du Nord, également conseiller spécial du lycée Averroès» et rajoute que «les amitiés entre J.-R. Lecerf et le lycée ne sont plus à démontrer. Un professeur d’éthique [musulmane au lycée Averroès, ndlr] faisait aussi partie de son comité de soutien durant la campagne [électorale des Municipales de 2014]», information révélée par la Voix du Nord du 15 mars 2014, qui a titré «À Lille-Sud, un groupe de jeunes non cartés tractent pour l’UMP». Le candidat n’était autre que Jean-René Lecerf. Sur la photo de ce groupe de jeunes, on reconnait sans difficulté Sofiane Meziani, professeur d’éthique musulmane au lycée Averroès, au milieu d’autres jeunes portant les tracts du candidat… Jean-René Lecerf.

 
L’enquête de Marianne du 23 février 2015, «Averroès : un lycée "modèle" à l'environnement douteux»[29]  révèle la proximité (électorale) entre Jean-René Lecerf et le lycée Averroès et précise que Michel Soussan, son bras droit, est un «personnage clé de la certification obtenue par le lycée en 2008.» Par ce biais, les Frères musulmans bénéficient depuis 15 ans de l’argent public au titre du contrat d’association avec l’Etat. La décision du préfet du Nord y mettra un terme dès septembre 2023. Sur le volet judiciaire, en juin 2023, une enquête visant Michel Soussan a été ouverte pour «soupçon de prise illégale d’intérêt». Que savait au juste Jean-René Lecerf au sujet de son ami Michel Soussan ? A-t-il profité de ses ex-mandats municipal, départemental et sénatorial pour soutenir et favoriser le lycée Averroès en espérant bénéficier du vote islamiste en sa faveur ? Mélange des genres ? Favoritisme ? Prise illégale d'intérêts ? On aimerait entendre l'ex-sénateur du Nord à ce sujet. Son soutien constant aux Frères musulmans à Lille et au lycée Averroès est sans doute l'affaire dans l'affaire... On attend l’enquête de Médiapart.
 
Prête-noms et banquiers clandestins ?
 
On aimerait que Médiapart s’intéresse aussi à tous ces prêts de particuliers, révélés par la CRC, destinés à l’association Averroès et que celle-ci ne se presse pas de  rembourser. Comme c’est étrange ! Le rapport dit : «concernant les particuliers, les sommes prêtées à l’association sont comprises entre 500 € et 160.000 €, la moyenne s’établissant à 9. 680 €». Sont-ce de vrais prêts ? Sont-ce de faux dons ? Sont-ce  des fonds, d’origines indéfinies, donnés en liquide, le soir, par des Frères à des prête-noms qui les reversent, le matin, aux Frères via des virements légaux ? S’agirait-il d’une machine rodée de blanchiment pas très étrangère aux réseaux islamistes ? 
 
Médiapart pourrait également  avoir le courage de s’intéresser à toutes ces associations fréristes pratiquant  illégalement le métier de banquier et qui prêtent de l’argent au lycée Averroès pour transformer, parfois, ces prêts en dons. Le rapport de la CRC en cite quelques exemples : «l’association des musulmans d’Alsace a prêté la somme de 800.000 € en 2011-2012» ; «la grande mosquée de Lille a accordé trois prêts à l’association, entre 2015-2016 et 2019-2020, pour un montant total de 220.000 €» ; «le centre islamique de Villeneuve d’Ascq a accordé huit prêts, au cours de la période examinée, pour un montant total de 595.000 €»… D’ailleurs, des dirigeants de la mosquée de Villeneuve d’Ascq sont poursuivis devant la Justice[30] qui leur reproche un prêt accordé au lycée Averroès d’un montant de 220.000€ transformé en don par la suite. David Perrotin n’en parle pas.
 
Monsieur P versus Monsieur le Préfet
 
On pourrait citer d’autres griefs, plus ou moins graves, pointés par le rapport de la CRC comme par exemple les relations financières floues et troubles entre l’association Averroès, d’un côté, et la SCI Averroès qui possède les locaux, de l’autre côté. Tout ceci n’intéresse pas David Perrotin. En presque 3000 mots, sollicitant la fâcheuse écriture inclusive, signature indélébile du courant woke, David Perrotin, suppôt utile de l’islamisme, s’est employé à discuter «les arguments – dit-il – discutables du préfet», à mettre en perspective de soi-disant «documents passés sous silence» et «des passages de rapports tronqués par le préfet», à relativiser «des dons du Qatar connus de tous» et à mettre en valeur «des interventions sur la Shoah saluées par des inspecteurs». Du blablabla pour parler de tout sauf de l’essentiel.
 
Au final, son parti pris idéologique est censé agir sur les intelligences comme une pièce à conviction formelle et incontestable. En vérité, il n’en est rien. On constate que face aux arguments factuels du rapport de la CRC et le courrier détaillé du préfet, David Perrotin oppose les déclarations des dirigeants fréristes de ce lycée à la parole de l’Etat, comme si les Frères musulmans étaient rompus à dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité et n’étaient pas de vrais professionnels de la Taqiyya, de la dissimulation et du double-discours. Comme si les preuves factuelles les mettant en cause n’avaient aucune valeur. David Perrotin tente tant bien que mal de valoriser les déclarations des Frères musulmans et de déprécier à dessein les conclusions de plusieurs années d’enquête et d’inspections par divers services académiques, fiscaux, judiciaires et sécuritaires de l’Etat.
 
Selon David Perrotin  : «le préfet utilise également un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) publié en 2023 pour dénoncer les cours d’éthique musulmane dispensés au lycée. Ces derniers s’appuieraient sur un ouvrage faisant la promotion d’idées en totale contradiction avec les valeurs républicaines : l’interdiction pour les femmes d’être auscultées par un homme ou la peine de mort pour les musulmans qui ne feraient pas leur prière y seraient vantées. Or si le rapport de la CRC évoque bien la trace de cet ouvrage problématique, il ne confirme pas que ces passages sont enseignés aux élèves et n’évoque pas le contenu du cours.» Remarquons qu’à aucun moment il ne cite le titre de l’ouvrage en question. De deux choses l’une, soit David Perrotin n’a lu que diagonalement le rapport de la CRC, soit il mène ses lecteurs en bateau…


Le rapport de la CRC, qui par ailleurs publie en Annexe n°1 l’intégralité du programme du cours facultatif d’éthique (collège et lycée) – on pourrait supposer que ce programme lui a été communiqué par l’Inspection académique – consacre un chapitre entier aux «contours mal définis du «caractère propre» de l’établissement» et surtout le paragraphe «2.3.2 Le cours d’éthique musulmane en décalage avec le projet d’établissement et le projet éducatif». Ce rapport dit : «Le programme du cours d’éthique musulmane se donne pour objectif général de doter les élèves des connaissances fondamentales de l’islam, tout en leur permettant de faire l’expérience de leur foi et du débat. Il précise que les cours sont complétés par des sorties ouvrant sur les autres religions et lieux de culte (cf. annexe n°1).
 
Dans le détail, les contenus proposés semblent livrer un enseignement de l’islam sunnite au contenu paraissant relativement académique. Le programme pour les classes de Sixième, Cinquième et Troisième laisse une place importante aux premières générations de l’islam, à travers l’étude de plusieurs «pieux prédécesseurs» en particulier.
 
S’agissant du contenu proposé aux lycéens, la présence d’un ouvrage, dont l’étude occupe l’année de Seconde dans cette matière, est de nature à susciter des interrogations. Il s’agit du commentaire des « Quarante hadiths de l’imam An-Nawawi » par deux exégètes syriens contemporains. Certains des commentaires des deux auteurs édictent une série de règles de nature sociale et politique à suivre par le croyant. À titre d’exemples, il est énoncé dans l’ouvrage l’interdiction pour une femme malade de se faire ausculter par un homme lorsqu’une femme peut réaliser cet acte, ainsi que le commandement, pour les hommes comme les femmes, d’éviter la mixité sur le lieu de travail. La prohibition, sous peine de mort, de l’apostasie est également développée. Enfin, les deux commentateurs soulignent dans l’ouvrage la prééminence de la loi divine sur toute autre structure : «L'une des exigences de la foi consiste à ce que le musulman se réfère à la Loi de Dieu et à rien d'autre, que ce soit en cas de litiges ou encore pour régler quelque affaire que ce soit.»
 
Ces éléments entrent en apparente contradiction avec les principes d’adhésion aux valeurs républicaines énoncés par l’association dans ses projets éducatif et d’établissement. Ils appellent une clarification du caractère propre de l’établissement, associé à l’enseignement public dans le cadre d’un contrat avec l’État, et qui, à ce titre, bénéficie de fonds publics substantiels (rémunérations des professeurs, forfait d’externat). Un tel éclaircissement se trouve d’autant plus nécessaire dans le contexte juridique qui découle de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. Ce texte a instauré, pour toute association désireuse de bénéficier de subventions publiques ou d’un agrément de l’État, l’obligation de souscrire un contrat d’engagement républicain. Le décret pris en application de ces dispositions prévoit que les subventions versées puissent, sous certaines conditions, être retirées en cas de manquement au contrat, y compris commis individuellement par un membre dirigeant, un salarié ou un membre de l’association.»
 
Le converti Eric Dufour a retenu la leçon du double-discours…
 
Le «journaliste» de Médiapart s’est empressé ensuite de confirmer que «l’établissement dément catégoriquement l’accusation». On se demande bien s’il est journaliste ou porte-parole et communicant de ce lycée. Il prend pour argent comptant l’affirmation du frériste converti à l’islam, Eric Dufour, actuel directeur du lycée Averroès qui aurait précisé à Médiapart que «ce livre était mentionné dans une bibliographie ancienne mais n’était ni enseigné ni disponible dans l’établissement». David Perrotin, qui reproche au préfet des «omissions», somme toute imaginaires, omet lui-même de préciser que le rapport de la CRC cite la réponse du président de l’association Averroès aux observations provisoires de la chambre et précise que «la chambre maintient néanmoins ses observations quant aux interrogations que suscite la présence de l’œuvre mentionnée au programme d’éthique religieuse. L’examen de ce dernier prescrit sans ambages que l’étude de ces hadiths s’effectue, pour la classe de Seconde, «à travers le commentaire d’al-Wâfî » de Mustafa al-Bugha et Muhyî ad-Dîn Mistû, alors même que sont disponibles de nombreuses autres versions, commentées ou non, des «Quarante hadiths An-Nawawi»».


Qui croire ? Le Eric Dufour qui dément la présence de ce livre devant le «journaliste» de Médiapart ? Ou le Eric Dufour qui confesse à la journaliste de l’œil de 20h de France 2, du 27 novembre 2023, que ce livre a été «suggéré» en cours d’éthique et «a été mentionné en référence bibliographique. Il a échappé à notre vigilance. C'est pour ça que j’ai supprimé le programme d’éthique. C'est pour vous dire»[31] ? Ou ce même Eric Dufour qui devant la caméra de BFM Grand Lille, le 25 novembre 2023, dit dans la même phrase une chose et son contraire : «ce livre n’a jamais été mis entre les mains des élèves. Le livre n’est pas étudié en cours. C’est un support parmi les supports bibliographiques des enseignants. C’est un support qui est mis éventuellement pour les enseignants…»[32] ? D’ailleurs, on se demande bien à quoi sert un support bibliographique, utilisé par les enseignants, si son contenu n’est pas étudié en cours. Si ce livre est problématique pourquoi donc le mettre entre les mains des enseignants ? Voilà une autre vraie question. N’y a-t-il pas là un risque de radicaliser des enseignants en mettant entre leurs mains un tel support séparatiste, criminel et terroriste ?
 
«Ethique musulmane» contre la modernité et la démocratie
 
David Perrotin ne semble pas être soucieux de ce risque d’autant qu’au lycée Averroès des profils islamistes radicaux ne manquent pas à l’appel. D’ailleurs, dans sa  prétendue  «enquête», il prend la défense d’un enseignant d’éthique musulmane mais sans le nommer. Peut-être pour ne pas le stigmatiser ? Ainsi le lecteur curieux et soucieux de recouper les informations ne saura pas de qui on parle et ne pourra pas le googliser pour un complément d’enquête. Il reproche au préfet de ne pas avoir cité la totalité du propos de cet enseignant – on devine ici qu’il parle de Sofiane Meziani – au sujet de Charlie Hebdo comme si un «Je ne suis pas Charlie mais» ou un «Je suis Charlie mais» avaient la même signification et la même charge sémantique et symbolique qu’un «Je suis Charlie» sans «mais».


Ce que ne dira pas et ne dénoncera jamais David Perrotin, de là où il est, c’est que ce Sofiane Meziani multiplie les attaques publiques contre la modernité, contre la démocratie française, contre la science, contre la civilisation occidentale. «Je ne m'incline que devant Allah. Je ne m'incline pas devant la raison, ou devant la théorie de l’évolution... Ce sont des nouvelles superstitions» dit-il. « La science s'est substituée à la religion et les scientifiques ont pris la place des prêtres... La science, la raison, le progrès, sont les nouvelles superstitions modernes» assène-t-il fanatiquement. On trouvera un florilège de ses prises de position publiques ici : suivre ce lien[33].
 
Contre la démocratie, bien après l’attentat de Charlie Hebdo, il a publié le manifeste : «En finir avec la démocratie française»[34]. Contre la modernité occidentale, il a publié un plaidoyer salafiste et radical «le souffle de l’esprit ou comment faire face au culte de la matière»[35]. Combien de bacheliers ont-ils bu, aux frais de la République, les prêches séparatistes et frérosalafistes de ce redoutable disciple de Tariq Ramadan et soutien politique de Jean-René Lecerf ? Où sont-ils aujourd'hui ? Dans quelles écoles ? Dans quelles universités ? Dans quels services hospitaliers ? Dans quelles administrations publiques ? Dans quelles entreprises ? Dans quelles armées ? Dans quelle rédactions ? Comment peut-on les récupérer ou du moins atténuer leur influence islamiste néfaste sur leur entourage familial immédiat et professionnel direct ? David Perrotin nous annonce que ce trublion «ne donne plus cours dans cet établissement depuis dix-huit mois.» Ouf, on est rassuré !


Et David Perrotin de rajouter : «un deuxième agent mis en cause par le préfet pour des propos tenus dans «un cadre privé» a, lui, été suspendu il y a six mois et ne fait plus partie des effectifs du lycée.» Là encore, il met délibérément en sourdine l’identité exacte de cet «agent». Pourquoi ? Les douze pages de la saisine préfectorale de la commission consultative académique, en vue de la résiliation du contrat d’association avec l’Etat du lycée Averroès, signés par le préfet du Nord le 27 octobre 2023, nomme, elles, plusieurs agents fréristes qui sévissent depuis plusieurs années au sein de cet établissement. Dans ce rapport on lit : «plusieurs enseignants du groupe scolaire Averroès sont actuellement mis en cause pénalement pour des agissements répréhensibles au sein du centre islamique de Villeneuve d’Ascq, notamment pour des faits d’abus de confiance et fraude financière.» Sont ensuite cités  des noms de personnes  qui agissent conjointement et au sein du collège-lycée Averroès, et au sein du Centre islamique de Villeneuve d’Ascq : Mohammed Karrat[36], Abdelwahab Nbahedda et Sofiane Meziani.
 
Le même rapport rappelle quelques-uns des propos anti-Israël tenus par Mohammed Karrat, professeur de mathématiques au lycée Averroès ; ou anti-démocratie, tenus par un Sofiane Meziani, enseignant d’éthique musulmane ; ou pro-islamisation de la société française dans le secret, étape par étape, tenus par Makhlouf Mamèche, directeur-adjoint du lycée ; ou des actes de prosélytisme commis par Hamza el-Kostiti, enseignant d’éthique musulmane, qui «aurait été écarté de ses fonctions». Notons que ce dernier est un frère musulman qui fut élu conseiller municipal dans une liste des Verts[37] à Halluin… David Perrotin n’en cite aucun par son nom et son prénom alors que les actes et les propos qui leur sont reprochés sont très graves. On note qu’il cite quand même le nom d’Eric Dufour mais jamais les Amar, Mohammed, Abdelwahab, Sofiane, Makhlouf, Hamza ainsi que tous les prénoms arabes qu’il faudrait apparemment taire.
 
Monsieur O : un Hassan peut en cacher un autre
 
Dans un autre paragraphe, il dit avoir décelé une «confusion» dans le rapport de la Préfecture entre les Iquioussen, père et fils, Hassan et Othmane, au sujet de certains livres trouvés au CDI. L’enquêteur militant de Médiapart estime que le préfet «aurait en réalité confondu avec un ouvrage de son fils Othmane Iquioussen (par ailleurs lui aussi dans le viseur des autorités) et du catholique Christian Defebvre intitulé La paix soit avec toi - Salam Alaykum - Oui les religions sont faites pour réunir !». Le rapport de la saisine ne parle pas d’un seul ouvrage mais de plusieurs livres, au pluriel. C’est ce que rapporte aussi le Canard Enchaîné du 6 décembre 2023 dans un article intitulé «Les drôles de «fichés S» du lycée Averroès» : «Le 20 janvier 2022, des fonctionnaires de l’Education nationale déboulent au lycée pour inspecter le centre de documentation et d’information. Au cours de la descente, ils mettent la main sur une jolie collection de littérature des Frères musulmans».
 
David Perrotin est-il certain qu’au CDI du lycée Averroès, les inspecteurs n’ont trouvé aucun ouvrage ou support média portant le nom d’Hassan Iquioussen ? Ce serait d’autant  plus surprenant que ce dernier est connu pour avoir légué aux Frères musulmans en France une ribambelle de supports audio et vidéo dont certains sont susceptibles d’être déjà retranscrits dans des «livres» sans ISBN. S’il pense que seul Othmane Iquioussen tient la mosquée de Raismes, il se trompe. A plusieurs reprises, Hassan Iquioussen a prêché les vendredis ou lors de conférences sa parole au sein de ce fief frérosalafiste[38] qui mérite que l’on s’y intéresse de très près...


Quoi qu’il en soit, fils comme père, Othmane comme Hassan, partagent la même idéologie des Frères musulmans et les mêmes revendications politiques séparatistes. Le père a été expulsé. Le fils est signalé depuis le début septembre 2023 à la justice au titre de l’article 40, car lui aussi diffuse un discours anti-républicain, hostile à la démocratie, pro-Hamas, pro-abaya dans les écoles, pro-hijab dans les compétitions sportives... «Un discours de propagande proche de la dérive sectaire et indubitablement inscrit dans l’appel au séparatisme, au martyr et au djihad»[39]. Quand le préfet pointe du doigt ce risque majeur et ces dérives, le mini-cyclope Perrotin voit la couverture du livre «La paix soit avec toi»… Pire encore, il fait croire à ses lecteurs qu’Hassan Iquioussen a cessé toute collaboration avec le lycée Averroès depuis 2009 alors que c’est totalement faux !
 
Deux dates mettent à mal cette affirmation douteuse de la part de Médiapart. Le 9 mars 2016, une vidéo publiée sur les réseaux sociaux du lycée Averroès montre Hassan Iquioussen parrainer une campagne illégale et clandestine[40], au sens de la loi n°91-772 du 7 août 1991, d’appel à la générosité publique pour collecter des fonds en vue de l’extension du lycée. Le 29 juillet 2022, un post Facebook publié par Hassan Oufker, alors directeur du lycée Averroès, a appelé à soutenir l’islamiste le frère musulman recherché par l’Etat, contre, dit-il, «[ une]  «D décision incompréhensible et totalement injuste. L’imam Hassan Iquioussen a tout mon soutien face à cette chasse aux sorcières. Cela fait plus de 35 ans que je connais Hassan Iquioussen et je ne l’ai jamais entendu tenir les propos qu’on lui reproche[41]. Pour soutenir Hassan Iquioussen vous pouvez envoyer un mail à soutien.hi@gmail.com #hassaniquioussen»[42]...
 

Un mois plus tard, Hassan Oufker  a déclaré cesser ses fonctions à la tête du lycée Averroès après 17 ans au service d’Amar Lasfar et du projet politique des Frères musulmans à Lille et à Valenciennes, laissant la place au converti Eric Dufour. L’enquêteur chevronné de Médiapart a évoqué l’ex-directeur en le nommant «Monsieur O» – O comme Oufker – non pas pour interroger ou dénoncer son soutien au sulfureux Hassan Iquioussen mais simplement pour relativiser son geste violent face à deux inspecteurs académiques à qui «Monsieur O» a opposé un refus d’accéder à l’établissement. David Perrotin dit : «Monsieur O, qui avait d’ores et déjà été inspecté sur le CDI dans les mois qui précédaient, et venait d’en terminer avec deux inspections de la DRFIP, était en cours d’inspection par la CRC. Il s’est immédiatement excusé de son comportement, résultant de la pression psychologique subie du fait de l’accumulation des contrôles et inspections, auprès de l’inspection académique.»


David Perrotin, reprenant le récit de la direction, ajoute que ce « Monsieur O aurait été immédiatement démis de ses fonctions». Immédiatement ? Si l’altercation s’est déroulée le 27 juin 2020, comme le prétend Monsieur P, on ne peut parler de démission immédiate car Monsieur O n’a quitté ses fonction que fin juillet 2022. Une erreur ? Au-delà de ça, David Perrotin aurait dû s’arrêter sur le sens de cette altercation au lieu de chercher à la justifier et la relativiser. Le directeur d’un soi-disant «lycée d’excellence», qui plus est financé par l’argent des contribuables, peut-il s’opposer aux inspections inopinées de l’Etat ? Est-il tolérable qu’il se comporte en caïd en refusant d’obtempérer ?
 
Monsieur P ment
 
Les seules noms arabes que David Perrotin cite sont Hassan et Othman Iquioussen ainsi que l’auteur de ce décryptage, votre serviteur, Mohamed Louizi. Notons qu’il ne m’a pas appelé «Monsieur L». Ce n’est certainement pas l’objet poursuivi par sa diatribe vénale. Dès les premiers paragraphes, il s’est attaqué à ma personne, mais à aucun moment, le «journaliste» qu’il est, censé enquêter à charge et à décharge, en s’attachant aux seuls faits, ne m’a appelé avant de me citer dans sa chakchouka indigeste. Ses commanditaires ont mis la cible et lui a tiré. Heureusement que son pétard était mouillé. Il me prête des pouvoirs que je n’ai pas et semble penser que j’aurais influencé les services de l’Etat et le préfet en personne. Pourquoi me prête-t-il un tel pouvoir ? Qu’il se rassure, les services de l’Etat n’ont pas besoin d’un citoyen ordinaire comme bibi pour accumuler les preuves contre les Frères musulmans et contre leur officines, à l’image du lycée Averroès.
 
A aucun moment il n’a discuté mes arguments, mes preuves factuelles, ni présenté des contre-arguments qui fragiliseraient mes décryptages depuis 2015. Tout ce qu’il a fait, c’est tenter de me discréditer ad personam comme sait le faire une certaine gauche bienpensante, paresseuse et incapable d’entendre des voix universelles et humanistes qui refusent le statut de «victimes» et de «Damnés de la Terre». Voici ce qu’il a écrit à mon sujet, je cite : «Pour critiquer ces enseignements dont les contenus seraient «salafistes», le préfet s’appuie sur un «auteur», Mohamed Louizi, en citant l’un de ses «articles de blog». Mais le préfet omet de préciser que cet homme n’a aucun lien avec Averroès, qu’il n’a jamais été intervenant dans l’établissement, ni membre de l’équipe éducative ou élève, et n’a jamais assisté au cours en question. Mohamed Louizi est un essayiste qui milite depuis des années contre ce lycée musulman et écrit des textes parfois publiés dans des médias d’extrême droite, à l’instar de Causeur. Sur son blog, cité justement par le préfet, on peut ainsi lire un appel à voter Marine Le Pen ou des articles aux accents complotistes. «Macron II fera de la France ce que le FIS (le Front islamique du salut) a fait de l’Algérie», écrit-il par exemple lors de la dernière campagne présidentielle» (sic). Et puis, c’est tout.
 
Le Sherlock Holmes soumis de Médiapart tronque le propos du préfet et ment. D’abord, il tronque le propos du préfet car dans le courrier préfectoral, page 8, on lit ceci  : «Dans le rapport précité [de la CRC, ndlr], il est indiqué que le contenu des enseignements dispensés dans les classes de sixième, cinquième et troisième laisse une place importante aux premières générations de l’islam, à travers l’étude de plusieurs «pieux» prédécesseurs». Or, Mohamed LOUIZI, auteur du livre «Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans» affirme dans un article de blog «Lycée Averroès : «l’éthique musulmane» dans un nid de vipères…»[43], [que ce lycée] est résolument fidèle à une grille salafiste considérant que l’âge d’or de l’islam est incarné par trois générations, par trois groupes qui se sont succédés [après la mort de Mahomet]. Ces trois groupes forment, dans l’esprit et les écrits du salafisme, le fameux concept al-Salaf al-Ṣāliḥ : les prétendus «pieux prédécesseurs» qui incarneraient le vrai, l’authentique islam que les islamistes veulent réinstaurer et réhabiliter à l’identique maintenant, ici et ailleurs.»
 


David Perrotin évite donc de citer le titre de mon essai autobiographique (qui apparaît pourtant dans le Rapport préfectoral) car cela dessert sa tentative de discrédit. Car  mon livre, dans lequel j’ai consacré en 2016 des longs passages au lycée Averroès, à ses dérives, à son financement et, entre autres, à l’antisémitisme de l’un de ses professeurs, Mohammed Karrat pour ne pas le nommer, me donne une légitimité que Monsieur P me refuse. Il ne dit pas à ses lecteurs que mon passé frériste, long de quinze ans de 1991 à 2006 et émaillé d’importantes responsabilités à Lille et à Villeneuve d’Ascq, à la Ligue Islamique du Nord comme au Centre islamique de Villeneuve d’Ascq, me permet, qu’il le veuille ou non, d’avoir vu, participé et assisté de l’intérieur à des choses auxquelles  lui-même, de là où il est,  n’aurait jamais eu accès. Cela s’appelle l’expérience. Il omet de rappeler que bien avant la publication de sa bouillie, en 2015 et 2016, son parrain Amar Lasfar, patron des Frères et président de l’association Averroès a tenté, par deux fois, de m’attaquer pour «diffamation» et qu’il a perdu deux fois. La deuxième devant la Chambre correctionnelle  de Nanterre. Il avait attaqué six articles que j’avais consacrés au… lycée Averroès. La justice a validé mes articles et a condamné Amar Lasfar[44]-[45] à me payer 5000€.  
 
Ensuite, David Perrotin fait intentionnellement une «confusion» quand il affirme que l’article cité par le préfet est tiré de mon ancien blog «Ecrire sans censures !», logé toujours à l’adresse «http://mlouizi.unblog.fr/» que je n’ai plus alimenté depuis le 2 octobre 2022 et dans lequel j’avais appelé à voter contre Macron[46] en 2022. Un appel que j’assume pleinement et que je ne regrette pas.
 
En vérité, l’article cité par le préfet est issu de mon nouveau site «www.mohamedlouizi.com» que j’ai créé le 18 juin 2022, après les élections présidentielles. Monsieur P a voulu disqualifier, en vain, mon propos cité par le préfet, en opérant un raccourci minable confondant deux supports distincts, deux sites physiquement séparés, afin de me coller au front les étiquettes «complotiste» et «extrême-droite», ces fatwas qu’utilise l’extrême-gauche pour imposer le silence depuis belle lurette. Il ne doit pas aimer Causeur[47], mais sait-il, au moins, que d’autres médias et organismes publient mes textes et me citent de temps en temps comme Le Figaro[48], Le Point[49], Fondapol[50], Revue Civique[51], Marianne[52], Global Watch Analysis[53], Institut du Monde Arabe[54], Les Cahiers de l’islam[55], Oumma[56], Atlantico[57], La Voix du Nord[58], La Croix[59], Revue des deux mondes[60], RTS[61] (Suisse), M6[62], BFM[63], Europe 1[64], Sud Radio[65], RTBF[66], Le Vif[67] (Belgique) ? Ces médias et organismes seraient-ils aussi d’extrême-droite ? Le Sénat qui m’a auditionné le 29 janvier 2020, dans le cadre de la Commission d’enquête[68] «Combattre la radicalisation islamiste», est-il une institution d’extrême-droite ?  
 
Par ailleurs, pense-t-il un seul instant que je regrette cette phrase «Macron II fera de la France ce que le FIS (le Front islamique du salut) a fait de l’Algérie» ? Après coup, elle me parait plutôt prémonitoire, plus juste, tant la «bordélisation» en marche de la France, par le macronisme immigrationniste et les insoumis islamogauchistes, dope l’ensauvagement qui mène droit au califat[69]. Ce que je regrette, c’est que je suis comme tout citoyen ordinaire, impuissant face aux ravages et aux conséquences des politiques d’Emmanuel Macron depuis bien avant sa première élection en 2017. Qui pourra prétendre que la France n’est pas au bord de la guerre civile tellement les couteaux sont tirés dans les rues, les établissements scolaires et partout ailleurs ? Qui pourra prétendre que la France de 2023 est plus sûre que celle de 2017 ? Peut-être Médiapart. Peut-être Monsieur... P.


Enfin, les récentes réactions d’une certaine élite politique et médiatique en soutien aux Frères musulmans du lycée Averroès viennent confirmer que l’entrisme islamiste de ces derniers et leur pouvoir de nuisance n’est ni une vue de l’esprit, ni un fait isolé. On peut ainsi mesurer l’impact de plus de quarante ans d’islamisation à bas bruit et à long terme sur plusieurs générations depuis 1983 au minimum, l’année de création officielle de la branche en France des Frères musulmans. On peut aussi mesurer l’efficacité du travail de sape des fondations de la France par des acteurs islamistes à la solde de puissances étrangères et les pressions qu’ils exercent sur des élus qui ne croient presque plus au modèle républicain et laïque français, ce modèle qui ne reconnaît ni communautés, ni vote communautariste, mais uniquement la communauté nationale des citoyens libres et émancipés. L’importance de la décision du préfet du Nord est à apprécier de par son courage et sa détermination à corriger une double-faute de l’Etat commise en 2003 et puis en 2008. Me concernant, je regrette profondément mon impuissance de citoyen ordinaire, incapable d’agir au-delà de ce que peut faire un citoyen ordinaire même si «le regret - dixit Stefan Zweig - ne répare pas la perte d’un instant, et mille années ne rachètent pas une heure de négligence».

 



 

Notes bibliographiques :

[2] C’est le classement du Parisien qui a mis en tête du palmarès le lycée Averroès en 2013. Depuis, les Frères musulmans dirigeant ce lycée sortent ce classement à chaque fois pour vanter une « excellence » qui est plutôt le fruit d’un demi-écrémage pas très éthique : https://www.leparisien.fr/societe/decouvrez-le-palmares-2013-des-lycees-26-03-2013-2672843.php
[29] https://www.marianne.net/politique/averroes-un-lycee-modele-lenvironnement-douteux#:~:text=Au%20c%C5%93ur%20de%20la%20pol%C3%A9mique,pr%C3%A9sent%C3%A9%20comme%20un%20lyc%C3%A9e%20mod%C3%A8le.
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1 commentaire


Invité
22 déc. 2023

C'est un article exemplaire : argumenté et référencé. Long parce que le sujet est complexe. Mais convaincant. Ce qui se fait rare : trop de "journalistes" préfèrent les tweets et les punchlines.

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